Des lanières de cuirs comme repas : la crise climatique engendre une famine d’un million de personnes à Madagascar

Des lanières de cuirs et de la boue comme seule nourriture. Voilà l’une des terribles matérialisation du réchauffement climatique. Au sud de Madagascar, la sécheresse liée au dérèglement climatique engendre une famine qui touche plus d’un million de personnes. Dans un silence assourdissant. L’île devient le premier État à souffrir de la famine à cause du du réchauffement climatique selon l’ONU. Notre article.

Des enfants autour d’une marmite. À l’intérieur, des lanières de cuirs en train de bouillir. Récupérés dans les poubelles du cordonnier, elles sont tout ce qu’il se reste à se mettre dans le ventre. Criquets, cactus, boue, tout y passe.  

L’absence de pluie pendant quasiment trois années consécutives a entraîné la pire sécheresse connue sur le territoire depuis quarante ans. Réchauffement climatique, absence de pluie, sécheresse, famine, les conséquences sont dramatiques : ce sont plus d’un million de personnes qui n’ont plus rien à manger.

Dans une région entièrement dépendante de l’agriculture locale, composée de céréales comme le maïs et de tubercules comme le manioc, l’absence d’eau ne pardonne pas. Selon l’ONU, le pays est devenu le premier État à l’échelle de la planète à souffrir de la famine à cause du dérèglement climatique.

Ceux qui pensent que Madagascar c’est loin, qu’ils se rassurent. Cette « pandémie » ne s’arrêtera pas aux frontières nationales. Au contraire, nous nous dirigeons vers un quatrième été de sécheresse d’affilée. 80 départements sont d’ores et déjà menacés de sécheresse dans notre pays.

Les Français ne s’y trompent pas : les deux tiers craignent de manquer d’eau dans leur région. Cela ne fait que commencer. En effet, les experts de l’Organisation météorologique mondiale ont averti récemment que le seuil de +1,5°C risquait d’être atteint d’ici 2025. Désormais, les canicules seront 5 fois plus fréquentes qu’il y a un siècle. Nous adapter à cette nouvelle donne climatique irréversible est une tâche immense.

La vice-présidente du groupe LFI Mathilde Panot, présentait ce jeudi 15 juillet 2021 les recommandations de la commission d’enquête concernant la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences. Loin de l’insupportable diversion identitaire et sécuritaire, posons la planification de la bifurcation écologique comme la priorité absolue des débats en 2022.