20ème arrondissement : la candidate PS a défilé avec l’extrême droite

Les habitants du 20ème arrondissement de Paris se prononceront, ce dimanche 6 juin pour élire leur députée. Arrivées en tête au premier tour, la socialiste Lamia El Aaraje affrontera l’insoumise Danielle Simonnet. Mais des nuages commencent à s’amonceler au dessus de la tête de la socialiste, dont la participation au rassemblement policier aux côtés de l’extrême droite fait grincer des dents.

Un appel à « faire céder » les contraintes de la Constitution

C’était le 19 mai dernier, 3 000 policiers s’étaient rassemblés devant l’Assemblée nationale à l’appel de syndicats très ancrés à droite. Ce rassemblement, prétendument organisé en hommage au brigadier tué à Avignon, s’est rapidement transformé en meeting politique. Dans le viseur des policiers ? La Justice. « Le problème de la police, c’est la justice », a notamment déclaré à la tribune Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance. Appuyé par son collègue François Bersani, secrétaire départemental SGP Police « Nul doute que si cette mobilisation s’avère très efficace et très forte aujourd’hui, les digues céderont – les digues c’est-à-dire les contraintes de la Constitution, les contraintes de la loi ».


Présents à cette mobilisation pour faire pression sur la représentation nationale aux côtés du ministre de l’Intérieur pour faire pression sur la représentation nationale, on trouvait les figures en vue de l’extrême droite comme Eric Zemmour, Jean Messiha, Philippe de Villiers et Jordan Bardella, numéro 2 du Rassemblement National. Marine Le Pen, elle, avait assuré les policiers de son soutien mais était en déplacement.

PS, PCF et EELV : que faisaient-ils à cette manifestation ?

Mais il y avait aussi des personnalités plus à gauche du spectre politique comme le Parti socialiste, présent avec plusieurs élus comme Anne Hidalgo, Olivier Faure et Lamia El Aaraje, candidate à la législative dans le 20ème arrondissement. Le patron du Parti Socialiste s’est exprimé lors de la manifestation « La réalité c’est qu’il faut que la police puisse avoir non pas le sentiment d’être dépossédée comme c’est le cas aujourd’hui des peines qui sont ensuite administrées aux prévenus, aux condamnées, mais qu’elle puisse suivre, continuer à avoir un avis sur la question je dirais même jusqu’au moment des aménagement de peine. Qu’ils aient un droit de regard. » Une déclaration en contradiction totale avec la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la Justice.

La présence de Lamia El Aaraje à cette manifestation aux côtés de l’extrême droite fait grincer des dents. Un nouveau coup dur pour la socialiste, dont la crédibilité en tant que candidate de « la famille de la gauche » est mise à mal après avoir reçu le soutien « sans hésitation » du député LREM Hugues Renson au soir du premier tour.