Selon une étude publiée ce lundi 15 février qui montre l’impact de la crise sanitaire sur la précarité alimentaire en France, 70% des 2,1 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire dans notre pays sont des femmes. La faim fracasse notre pays, mais le gouvernement distribue des miettes, laissant les associations s’occuper seules des abandonnées de la République. On attend toujours le ruissellement.
Les Françaises premières victimes de la faim qui fracasse notre pays
Menée du 30 septembre au 10 novembre sur près de 1 000 bénéficiaires de l’aide alimentaire, une étude du CSA pour les banques alimentaires publiée ce lundi 15 février 2021 permet de « mesurer l’impact de la crise sanitaire sur la précarité alimentaire ». Un impact catastrophique. La faim fracasse notre pays. Ce sont désormais 2,1 millions de Français qui doivent avoir recourt à l’aide alimentaire pour pouvoir manger. De Français ? De Françaises surtout. 70% des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont des femmes.
C’est le terrible constat dressé par cette étude menée tous les deux ans par le CSA. 61% des bénéficiaires ont au moins un enfant à charge. Et même un enfant de moins de 3 ans dans 30% des cas. Les familles monoparentales représentent un tiers des bénéficiaires. Lorsque l’on sait que 85% des familles monoparentales sont menées par des femmes, on comprend mieux pourquoi elles sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à devoir faire les queues interminables pour pouvoir remplir le frigo.
Le gouvernement a choisi son camp
Autre enseignement de l’étude, plus de la moitié (51%) des personnes aidées ont déclaré avoir recours à l’aide alimentaire depuis moins d’un an. Les rapports du Secours populaire de fin d’année dernière, avaient déjà alertés sur la faim qui touche notre pays. Un Français sur quatre restreint ses quantités de nourriture. Un Français sur sept saute carrément des repas (14 %). Les privations de nourriture se traduisent aussi en qualité. Un Français sur 3 se limite tous les jours en fruits et en légumes frais. Un Français sur 4 se limite sur les aliments sains, dont les prix sont tels qu’ils ne peuvent pas en consommer à chaque repas.
Face à cet océan de misère, que fait le gouvernement ? Rien. Ou si peu. Des miettes. 800 millions d’euros. 0,8% de son « plan de relance ». Sa croyance ? La politique de l’offre. Distribuer des milliards aux entreprises sans aucunes contreparties. Et attendre que ça ruisselle. Problème : ça ne ruisselle pas. Un rapport du comité d’évaluation des réformes de la fiscalité piloté par France Stratégie, publié le 8 octobre dernier, dresse un précieux constat sur les conséquences de la politique économique d’Emmanuel Macron. Et notamment de deux mesures du début du quinquennat. La suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) et l’instauration de la « flat tax » ont fait exploser les revenus des 0,1% les plus riches et la distribution de dividendes en France. Le gouvernement a donc choisi son « camp », pour reprendre les mots du préfet Lallement. Les ultras riches continuent à se gaver en pleine pandémie. Les Français(es) ont faim.
Par Pierre Joigneaux.