Écussons d’extrême droite et violences policières : les habitants de Pierrefitte-sur-Seine (93) se mobilisent !

Suite à « l’affaire des écussons« , une mobilisation a vu le jour samedi 12 décembre devant l’Hôtel-de-Ville de Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis.

À l’appel de collectifs, partis politiques et syndicats, elle avait pour mot d’ordre « Impunité policière couverte par le Maire: mobilisons-nous! ». Cette mobilisation ayant réunie plus de 150 personnes intervenait dans un contexte très particulier sur la ville. Alors qu’il y a quelques semaines de cela deux agents municipaux de la ville étaient photographiés arborant des écussons d’extrême droite, Yohan Sales (Conseiller municipal d’opposition LFI) interpellait le Maire de la ville en réclamant des sanctions en conséquence à l’égard de ces agents.

La réponse du Maire fut de porter plainte à l’égard du Conseiller, argumentant que ce dernier aurait « jeté en pâture sur les réseaux sociaux » les policiers municipaux incriminés. Une rhétorique que l’on savait jusqu’alors propre au Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, mais pas à un maire PS de banlieue populaire !

En réaction à cela, un rassemblement a pris place le 12 décembre devant sur le parvis de la Mairie de la ville. Les revendications de cette manifestation étaient claires: le retrait de la plainte du Maire Michel Fourcade à l’égard de Yohan Sales, ainsi que la demande d’une enquête administrative sur les pratiques de la police municipale de la ville. En effet, la médiatisation de cette affaire a libéré la parole de bien des pierrefittois victimes de comportements violents, racistes, et cavaliers de policiers municipaux de la ville. Ce ne sont pas là un ni deux, mais bien des dizaines de témoignages qui ont été récoltés.

Devant ces 150 personnes parmi lesquelles nous pouvions compter syndicalistes, insoumis, communistes, écologistes, gilet-jaunes et habitants de quartiers populaires, ont défilé prises de paroles de personnalités locales: les Conseillers municipaux Farid Aid (PCF) et Yohan Sales (LFI), ou encore le gilet-jaune Benoît Hazard. Mais sont également venus de villes voisines pour apporter leur soutien au Conseiller municipal lanceur d’alerte de nombreux militants. Parmi eux, les insoumis Bally Bagayoko (Saint-Denis), Paméla Hocini (Garges-Lès-Gonesse), Alexandre Schon (Animateur du livret Numérique LFI) ou encore Nasteho Aden (Conseillère municipale LFI de Stains).


Fut également remarquée la présence du Député Éric Coquerel, rappelant au cours de sa prise de parole que cette affaire s’inscrit pleinement dans le projet de loi dit « Sécurité globale ». S’en est suivi un échange entre le Député et de jeunes habitants de quartiers populaires de la ville, quant aux comportements antirépublicains dont ils sont victimes de la part d’agents municipaux.


Ce rassemblement eut un retentissement jusqu’au Conseil municipal de la ville s’étant tenu ce 17 décembre. Alors que des élus LFI et PCF ont déposé dans la lignée de ce rassemblement un vœu demandant l’arrêt des procédures judiciaires à l’encontre de Yohan Sales ainsi qu’une enquête administrative quant aux pratiques de la police municipale de la ville, la majorité municipale menée par une coalition entre le PS et EELV s’est unanimement prononcé contre.

Cette lutte n’est cependant qu’à son commencement, à l’heure où des militants de la ville avec le soutien du Député Éric Coquerel ont entamé des procédures afin de recevoir l’aide d’un avocat pour porter ces cas de violences policières devant la justice, et où des journalistes de grandes rédactions enquêtent actuellement sur les pratiques de la police municipale de la ville.

Par Yohan Sales.