Intervention de Danièle Obono, ce jeudi 28 novembre sur BFM TV, à propos de la réforme des retraites prévue par le gouvernement et qui va faire reculer les droits et augmenter les inégalités.
Cette réforme des retraites va réduire le niveau des pensions et augmenter les inégalités, notamment entre les hommes et les femmes, et entre les catégories sociales.
Toutes les simulations faites par les syndicats, ou même des organismes comme l’Institut de la protection sociales (IPS), qui est loin d’être une officine bolchévique, montrent que la réforme fera perdre des centaines d’euros par mois aux retraité·es, du public comme privé, et pénalise particulièrement les femmes avec enfants.
En étendant le calcul sur l’ensemble de la carrière plutôt que les meilleures années, les femmes, moins biens payées, avec des parcours professionnels discontinus, et souvent en temps partiel, vont être mécaniquement défavorisées.
Il existe aussi un bien sociale dans la prise en compte de l’espérance de vie dont la réforme ne tient pas compte: les salarié·es les plus modestes, aux métiers plus usants & aux conditions de vie plus difficiles, meurent plus tôt.
Le système à point est inégalitaire, la valeur même du point n’est pas garantie. Cette réforme idéologique obéit à une logique de financiarisation : favoriser le recours aux fonds de pension & à la capitalisation.
Nous proposons une retraite à 60 ans avec une pension décente, parce qu’on doit pouvoir profiter de la vie après le travail, surtout quand on a travaillé durement. Cette réforme, elle, ne mène qu’à travailler plus pour gagner moins.
Pour financer la retraite à 60 ans les moyens ne manquent pas : prélever sur les dividendes des grandes entreprises, l’égalité salariale femmes-hommes, relancer l’activité, notamment avec la transition écologique… C’est une question de choix politique.
