Scandale : Sanofi supprime 400 postes après s’être gavé d’argent public

Un scandale sans nom. Sanofi annonce la suppression de 400 postes dans sa branche recherche et développement en France. En pleine pandémie mondiale. Alors que le groupe a déjà du retard dans la recherche d’un vaccin français. Après s’être gavé d’argent public (1,5 milliard d’euros de Crédit d’impôt recherche) et avoir reversé 4 milliards d’euros de dividendes. Le groupe bénéficie de liens privilégiés au sommet de l’État : c’est son PDG qui a fait entrer Emmanuel Macron chez Rothschild. Les salariés se mettent en grève ce mardi 19 janvier.

9,5 milliards de chiffre d’affaires, 4 milliards de dividendes, 1,5 milliard d’argent public… 400 postes supprimés en plein Covid

« Faire de la France son pôle d’excellence mondial dans la recherche et la production de vaccins ». C’était l’objectif affiché par Sanofi avec un investissement de 610 millions d’euros dans la région lyonnaise cet été. Mais alors que tous les projecteurs sont braqués sur le retard français en recherche et en production de vaccin en pleine pandémie mondiale, Sanofi vient d’annoncer la suppression de 400 postes en recherche et développement en France.

Le scandale est énorme. Sanofi a en effet touché un milliard 500 millions d’euros de Crédit d’impôt recherche (CIR) en 10 ans. Ce qui correspond à quelque 150 millions d’euros d’argent public par an depuis 10 ans ! Le groupe est de plus soutenu par le plan « relocalisation » d’Emmanuel Macron. Le Président de la République a annoncé le 16 juin dernier vouloir débloquer 200 millions d’euros pour la relocalisation d’« infrastructures de production, recherche et développement ». Le secteur justement visé par le plan de licenciement du laboratoire pharmaceutique.

Sanofi se porte pourtant très bien. Le résultat net de ses activités a en effet progressé de 9,4% au troisième trimestre 2020. Son chiffre d’affaires atteint… 9,5 milliards d’euros. Pourtant, le groupe dépèce sa branche recherche et développement. En 2007, ses effectifs comptaient plus de 6 000 salariés. Si les 400 suppressions de postes se confirment, le total des effectifs de la branche passera sous la barre des 3 000 salariés selon les syndicats. Des effectifs qui ont donc fondu de moitié. « En même temps », le groupe reverse de généreux dividendes. Cette année, ce sont 4 milliards d’euros de dividendes que le groupe a reversés (dont 200 millions d’euros à Blackrock !) alors que 80% de ses revenus en France dépendent des remboursements de la Sécurité sociale.

Les liens étroits d’Emmanuel Macron avec le PDG de Sanofi

Le 16 juin, Emmanuel Macron effectuait chez Sanofi un grand discours sur la « souveraineté sanitaire », la « relocalisation » et la « planification ». Le Président avait oublié de mentionner dans son discours ses liens étroits avec… le PDG de Sanofi. C’est en effet Serge Weinberg qui a fait rentrer Emmanuel Macron chez Rothschild. C’est bien d’une complicité au sommet de l’État dont bénéficie Sanofi, qui peut s’enrichir en toute impunité, se gaver d’argent public et licencier en pleine crise sanitaire. Une duplicité à vomir de la macronie.

Le gouvernement a laissé détruire le principal outil sanitaire de l’industrie pharmaceutique et court aujourd’hui derrière des vaccins qui n’arrivent pas, mettant en danger sa population. Comme sur les masques et les protections des soignants, ce gouvernement aura des comptes à rendre quand le coronavirus sera enfin derrière nous.

Certains mettent pourtant en garde contre Sanofi depuis de longs mois. Le 14 mai, Jean-Luc Mélenchon alertait : « On vous a donné 1 milliard. 80 % de votre chiffre d’affaires vous le faites grâce à la Sécu qui vous rembourse les médicaments. Des pieds à la tête c’est nous qui vous habillons. Tous les brevets que vous avez dans votre caisse, tous, viennent de quand cette entreprise était nationalisée et qu’elle appartenait à ELF Aquitaine. Vous nous devez tout. »

Par Pierre Joigneaux.